L’horizon des évènements / 2019
ÉPISODE #1
L’éternelle rumeur des eaux
Fiction sonore
Aurore Aulong, Agathe Boulanger, Gwendal Raymond, Grégoire Devidal
Montage : Gwendal Raymond
Mixage : Bart Velay
https://soundcloud.com/horizondesevenements/leternelle-rumeur-des-eaux
L’éternelle rumeur des eaux, premier épisode de L’horizon des événements, est une fiction sonore enregistrée et produite à Obro, en Limousin, sur 5 jours et 5 nuits, en août 2019.
Il y a sur une ligne d’horizon ponctuée d’événements, un monstre aux identités multiples, des d’individu·e·s qui se croisent fugacement, dont le passé, les habitudes et les états d’âmes sont révélés par fragments. Il y a des questions restées sans réponse, des hésitations, des bouts d’histoires entendues, des témoins éphémères.
Il y a un centre de vacances déserté, des visiteurs égarés, les repas sur la place de l’église, le sentier de randonnée qui n’est plus marqué, les lieux de drague, les blessures pendant la balade, la répétition du contrebassiste, la voyance sans rendez-vous, et les archives du coin vendues au bar-tabac. Le montage est rythmé et le ton est hétérogène, maniant une certaine mélancolie et une forme d’humour ténu.
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Après le lycée, il avait travaillé à l’usine pendant les vacances d’été, chez
le leader mondial du micropositionnement. Il y confectionnait des outils minuscules, dédiés au génie civile et à la fabrication de télescopes ultra- performants qui permettent une observation nouvelle des étoiles. Il était dans l’atelier des femmes, là où l’apprentissage était le plus rapide car les gestes sont les plus simples, les plus répétitifs, mais aussi les plus aliénants /Elle avait survécu à l’effondrement, personne ne sait vraiment comment. De ce jour, elle avait gardé des sensations imprévisibles de basculement. L’impression soudaine, au milieu d’une journée, d’une conversation, lorsqu’elle faisait l’amour, ou ses courses, d’être aspirée par un coin de son corps, comme quand on tire un drap, d’être déformée vers un espace- temps autre. Cela ne durait que quelques secondes. Parfois plusieurs
jours. Sa perception du monde et des choses avait aussi changé. Elle avait
le sentiment que les cailloux avaient une âme, que le sol respirait. Son empathie était démesurée /Pour filmer la personne qui partage son lit,
il lui faut approcher le téléphone assez près du visage pour le voir et en même temps assez loin pour distinguer qu’il s’agit d’un visage, si bien que la vidéo, balancée de gauche à droite par le rythme d’une chanson brève
et monocorde qu’il adore fredonner (en 8 temps x2 pataye pataya nimaya pataye ou 2 croches-noire 2 croches-noire 2 croches-noire 2 croches-noire) montre alternativement une oreille - un nez - des cheveux - un nez - une oreille - un tissu - des cheveux autour d’une oreille - une bouche / Elle ne voulait plus être contrainte par des lois qui la dépassent, qui la manipulent comme faire ses courses dans un supermarché de droite à gauche, livrer ses données personnelles à la terre entière, conserver son salaire à la banque. Elle voulait se protéger de la surveillance de masse et de l’incitation à la consommation. Elle commençait à se sentir persécutée par les particules fines, et craignait un dérapage, l’arrivée d’une paranoïa. La veille, son voisin s’était acheté un robot tondeuse connecté qu’elle avait vu défiler toute la journée dans le jardin. Elle se sentait inquiète, épiée par la machine, elle avait le sentiment qu’elle était en train de se faire scanner, analyser, que son âme pouvait être soudainement aspirée par les lames en acier carbone.
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ÉPISODE #2
La mer est en feu
Fiction sonore
Aurore Aulong, Agathe Boulanger, Gwendal Raymond, Grégoire Devidal
Montage et mixage : Gwendal Raymond
Remerciements à l'équipe de la Villa Montebello de Trouville:
Karl Laurent, Clémence GUERRIER, Anne JOSEPH,
Emmanuelle JOLY, Christine COUTANTIN, Pierre-Henri Brunero,
& Jeannine, notre voisine de la semaine.
Concert de musique de chambre de Trouville sur Mer
https://soundcloud.com/horizondesevenements/la-mer-est-en-feu
La mer est en feu, deuxième épisode de L’horizon des événements, est une fiction sonore enregistrée et produite à la ville Montebello (Trouville-sur-Mer) sur 7 jours et 6 nuits, en juillet 2021.
Il y a face à la mer une villa en briques roses et blanches, avec un accès direct à la plage. Ses murs tiennent depuis 150 ans. Elle a vécu une succession d’évènements qui font ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Où sont passés les enfants ? Une femme a vécu là, le temps d’une vie extravagante, d’une saison de villégiature, d’une semaine de travail, d’une nuit tragique.
Que sont devenus les tableaux ?
Pourquoi il n’y a aucune photo ?
Pourquoi tout ce goudron ?
Comment la goutte d’eau a fait déborder le vase ?
Peut-on décemment croire aux vies antérieures ?
De quelle façon les exigences municipales et économiques peuvent influer sur la vie d’une femme ?
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Remerciements:
Karl Laurent, Clémence GUERRIER, Anne JOSEPH, Emmanuelle JOLY, Christine COUTANTIN, Pierre-Henri Brunero, Cynthia,
& Jeannine, notre voisine de la semaine.
Concert de musique de chambre de Trouville sur Mer
